Plongez dans notre catalogue et explorez la richesse des ouvrages que nous avons eu le privilège d’éditer au fil des années ; une sélection éclectique qui témoigne de la diversité des voix, des univers et des talents que nous accompagnons avec passion, et qui reflète notre engagement en faveur d’une littérature exigeante, accessible et porteuse de sens.
Il voulait être un gommeux. Mais un hasard de terminologie ou une orthographe incertaine le classèrent parmi les gommés, alors même que le destin lui réservait ses mansuétudes. Ainsi, Juan Paral n’existe pas au monde, et son travestissement, ponctué d’un détail précieux citron ou garance, n’imprègne que les mémoires défuntes. Son personnage inspire le ravissement à quelques invertis, puis s’éteint en flamme de cierge avec la douceur des pertes inexorables… Il rejoint alors l’abstraction par ses deux bras inertes, dans une posture de désespoir végétatif empruntée au Gille de Watteau. Son regard est celui d’un aveugle ou d’un mauvais ange, supplicié de l’énucléation ; sa démarche, d’un automate mû par les nécessités ordinaires d’une existence résultant d’un geste abusif de perpétuation, comme il se plaît à le dire, en même temps qu’il dessine un arbre au tronc démesuré porteur d’une branche unique, excroissance indéfinie, concrétion végétale, nécrose rigide, promontoire d’où narguent les oiseaux à Saint-Germain-des-Prés, sur la place insulaire qu’il a choisie pour terre d’exil.